Parmi les
sources d’insécurité juridique, l’instabilité de la norme arrive largement en
tête des préoccupations des dirigeants d’entreprise :
Elle est citée
par 64 % d’entre eux et par 72 % de fiscalistes.
La deuxième
cause citée concerne la « réticence de l’administration à prendre position sur
une question de droit ou de fait lorsqu’on lui en fait la demande » (42% et
46%) mais cette difficulté est elle-même liée pour partie à l’instabilité
normative et à la complexité croissante des textes.
Cette partie
aborde successivement ces deux sujets et formule des propositions en matière de
simplification et de stabilisation de la norme (A) puis de sécurisation des
contribuables par un accès facilité à une doctrine administrative mieux
opposable (B).
A)-
Simplifier, stabiliser et rendre plus cohérente la norme fiscale
1)-
Simplifier et stabiliser la norme fiscale
L’instabilité
et la complexité de la norme fiscale sont les premières causes d’insécurité
juridique : les changements fréquents de la loi et les difficultés qui
apparaissent lorsqu’il s’agit de l’interpréter constituent une source de risque
pour l’ensemble des contribuables dans leur relation avec l’administration
fiscale comme dans l’appréhension de la dimension fiscale d’un projet
économique.
L’impact de la
complexité de la loi sur l’insécurité juridique des contribuables a été
explicitement mentionné dans la décision du Conseil Constitutionnel de 2005
censurant le dispositif de plafonnement des niches fiscales.
Plus
précisément :
- la complexité
ne constitue pas en soi une source majeure de difficulté pour les grande entreprises
mais représente un facteur important d’insécurité pour les particuliers et les
PME qui n’ont
pas la taille critique nécessaire pour disposer de spécialistes du domaine
fiscal;
- l’instabilité
des textes a pour conséquence une forme de « rétroactivité économique » dans la
mesure où un changement de dispositif fiscal ciblé peut modifier de manière
substantielle le bilan prévisionnel d’un investissement en cours d’exécution,
même lorsqu’il n’y pas de rétroactivité au sens juridique ;
- la
rétroactivité juridique, bien que limitée par la jurisprudence du Conseil
Constitutionnel, e l’application des dispositions nouvelles de la loi de
finances aux opérations conduites au cours de l’année qui s’achève représente
toujours un risque pour les contribuables.
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